Un forum d’envergure africaine discute de l’approche novatrice du CORAF en matière de financement de la recherche

Le jeudi 2 juillet 2020, le CORAF a echangé son expérience dans le déploiement d’une approche régionale de financement de la recherche avec un public africain.

Sur invitation du Bureau de recherche et développement sur les céréales vivrières en zone semi-arides (SAFGRAD) de l’Union Africaine, le CORAF s’est joint à de nombreux autres acteurs du système alimentaire africain pour échanger les expériences sur les mécanismes innovants de financement de la recherche en Afrique.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique agricole de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, le CORAF a dirigé la mise en œuvre régionale du Programme de Productivité Agricole de l’Afrique de l’Ouest (PPAAO). Pendant plus d’une décennie, ce programme novateur a non seulement appuyé directement près de 9,6 millions de bénéficiaires, mais a également touché indirectement quelque 56 millions de personnes.

Outre les impacts sur les moyens de subsistance et ses effets transformateurs sur l’industrie agricole, le programme a mis en place une approche innovante de collaboration et d’intégration régionale par la recherche. Nombreux sont ceux qui ont salué sa dimension régionale et le considèrent désormais comme un modèle pour le déploiement de futures interventions d’envergure régionale.

“Si nos problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières, alors nos solutions ne devraient pas aussi s’arrêter là”, a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur Exécutif du CORAF, lors de l’événement en ligne.

Neuf centres nationaux de spécialisation ont été créés dans le cadre du PPAAO et servent aujourd’hui de pôles de convergence sur la recherche et le développement en Afrique de l’Ouest.

“Ces centres d’excellence sont devenus des points de rencontre d’experts internationaux, y compris le système CGIAR. Cette approche régionale de financement de la recherche permet d’utiliser efficacement les ressources humaines et financières limitées”, a déclaré le Dr Tenkouano.

Une approche saluée

L’Union Africaine a mandaté ses pays membres pour qu’ils consacrent un pour cent de leur produit intérieur brut à la recherche et au développement. En pratique, c’est loin d’être la réalité. La rencontre de l’Union Africaine a été conçue pour permettre aux acteurs de réfléchir à des approches innovantes et de proposer des recommandations aux décideurs.

De nombreux acteurs de la recherche et du développement tirent de plus en plus d’enseignements du modèle PPAAO et en tirent des leçons pour d’autres initiatives de même ampleur et de même portée. Plusieurs participants à l’événement de l’Union Africaine ont déclaré que la pertinence du modèle réside dans sa capacité à mettre en commun les ressources et à capitaliser sur le partage et l’échange de connaissances.

Outre la dimension régionale, le PPAAO a été principalement piloté par les pays dans le sens où les prêts utilisés pour financer le programme ont été obtenus par les pays participants par l’intermédiaire de la Banque Mondiale. Certains donateurs ont également soutenu le programme par des subventions. Cependant, dans sa conception, les pays participants ont accepté de générer et de partager les résultats de leurs recherches avec d’autres pays de la région.

Les matières premières sur lesquels les pays allaient travailler ont été prédéfinis sur la base d’une étude basée sur des données et menée par l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires au nom de la CEDEAO.

Le PPAAO est une initiative de la CEDEAO. Elle est l’institution mandatée au niveau régional de l’Union Africaine pour mettre en œuvre la politique agricole des Chefs d’État africains, le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA).

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