Les acteurs semenciers de dix-sept pays, (16 pays d’Afrique de l’Ouest, plus le Tchad) se réunissent dans la capitale sénégalaise, Dakar, du lundi 9 au 11 juillet 2918 pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du règlement semencier régional harmonisé.
Le dynamisme de l’industrie des semences et le développement du commerce transfrontalier des semences dépendent de l’application de la réglementation régionale harmonisée. Au cours des cinq dernières années, le CORAF a travaillé avec les pays pour harmoniser les législations et les réglementations nationales en matière de semences, conformément à la politique agricole de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
«Les législations et les réglementations harmonisées constituent les meilleures pratiques qui créent une saine concurrence entre les semenciers, favorisent la libre circulation des semences à travers les frontières et permettent aux agriculteurs d’accéder à des semences de haute qualité», explique le Dr Abdou Tenkouano, Directeur Exécutif du CORAF.
La quatrième réunion statutaire du Comité régional des semences et des plants de l’Afrique de l’Ouest (CRSPAO) est organisée par le CORAF et financée par le Bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international.
La rencontre est placée sous la présidence du ministre sénégalais de l’Agriculture et des Infrastructures rurales, Son Excellence Monsieur Papa Abdoulaye Seck.
Environ 70 participants sont attendus à la réunion de Dakar.
L’accord tripartite fonctionne-t-il?
Trois organisations régionales, le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), la CEDEAO et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont signé en 2014 un accord mettant en place un seul Comité Régional des Semences et des Plants d’Afrique de l’Ouest. Au centre de cet accord, figurait la mise en place d’une stratégie pour développer un marché régional des semences fonctionnel en Afrique de l’Ouest.
Lors de la réunion de Dakar, les acteurs principaux examineront les progrès accomplis au niveau national pour atteindre cet objectif.
La troisième réunion statutaire du CRSPAO s’est tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en juin 2017. Au cours de cette quatrième édition du CRSPAO, les acteurs évalueront également les progrès dans la mise en œuvre des recommandations issues de la réunion de Ouagadougou.
Maintenir l’élan du PSAO
Au cours des cinq dernières années, le Programme semencier pour l’Afrique de l’Ouest (PSAO) a considérablement contribué à améliorer la disponibilité des semences de qualité pour les agriculteurs et à permettre aux pays d’adopter une législation favorisant les échanges transfrontaliers en matière de semences.
Bien qu’il y ait un consensus sur le fait que des progrès significatifs ont été réalisés dans le renforcement de l’industrie semencière régionale, de nombreux obstacles restent toujours à être levés.
En 2017, l’USAID a renouvelé sa collaboration avec le CORAF sous la forme d’un projet quinquennal connu sous le nom de Partenariat pour la recherche agricole, l’éducation et le développement en Afrique de l’Ouest (PAIRED). L’un des principaux piliers du PAIRED est de s’appuyer sur les réalisations du PSAO pour parachever le travail sur l’augmentation de la production et de la disponibilité d’intrants agricoles de qualité, en faveur des populations de l’Afrique de l’Ouest.
Comment intensifier le processus ?
De nombreuses leçons ont été tirées à la fin du PSAO. Les acteurs affirment que la prochaine phase sur le travail des semences en Afrique de l’Ouest, devrait prendre en considération les éléments suivants pour être efficace :
Améliorer la mise en œuvre du règlement sur les semences au niveau des pays.
Il est nécessaire d’approfondir la mise en œuvre du Règlement semencier régional harmonisé en impliquant davantage le secteur public, en créant et en encadrant des équipes de certification nationales, en renforçant les installations de certification et en établissant des procédures de certification rentables. Lire également: Harmonisation du règlement régional sur les semences.
Élargir l’assurance de qualité en utilisant d’autres modèles de contrôle de la qualité.
Des systèmes alternatifs de contrôle de la qualité devraient être mis en place, tels que des systèmes déclarés de qualité et l’utilisation d’installations privées accréditées pour tester les semences, afin de réduire les coûts de certification des semences et d’élargir les avantages des essais de semences.
Minimiser les obstacles liés au commerce transfrontalier des semences
Il devrait y avoir des efforts concertés pour minimiser les obstacles liés au commerce transfrontalier des semences, à travers la formation d’acteurs non traditionnels et le plaidoyer auprès des décideurs politiques et d’autres partenaires nationaux et régionaux.
Adopter l’approche des clusters pour faire progresser le secteur des semences.
Nous pensons que lorsque les pays participants seraient regroupés selon leur degré d’avancement dans le processus d’harmonisation des semences, notamment en termes de capacité, d’installations et de résultats, des résultats globaux plus rapides seraient atteints, puisque des interventions ciblées, concernant les différents besoins, conduiraient à de meilleurs résultats pour chaque groupe.
Agrobusiness, Expansion de l’utilisation du modèle d’affaires du PSAO.
Le modèle d’affaires PSAO s’est avéré être un outil approprié et doit être consolidé, étendu, adopté plus largement et rendu plus accessible aux partenaires, à travers la promotion et le partage du modèle parmi les parties prenantes de l’ASIWA.
Amélioration de la demande de semences de qualité.
La demande de semences de qualité en Afrique de l’Ouest était considérée comme un maillon faible avant l’intervention du PSAO. Une importante composante de la demande devrait être incorporée, impliquant la vulgarisation, la recherche et l’autonomisation du secteur privé, visant à accroître la demande de semences et à renforcer la chaîne de valeur semencière de toutes les cultures couvertes afin d’établir une base solide pour l’industrie.
Financement, amélioration de l’accès au crédit en faveur de l’industrie semencière
Le secteur privé doit plaider en faveur de l’amélioration de l’accès au crédit pour l’industrie semencière, ainsi que l’institutionnalisation complète du Fonds d’appui au secteur semencier, inscrit dans le règlement et de son applicabilité à l’ensemble des composantes essentielles à la croissance de l’industrie dans les pays participants.
Pour plus de détails sur le rapport complet issu de la rencontre sur les Leçons à tirer du PSAO à Accra, veuillez cliquer ici.