Le combat pour l’application effective de la règlementation semencière régionale harmonisée en Afrique de l’Ouest et au Sahel s’accélère avec le soutien de la Fondation AATF (African Agricultural Technology Fondation) appuyée par le Programme TAAT, (Technologies pour la Transformation de l’Agriculture en Afrique) de la Banque africaine de Développement. C’est ce qui ressort des allocutions prononcées lors de l’ouverture mardi 11 juin à Dakar, de l’atelier régional de consultation sur la question.
Ils sont une cinquantaine de participants, représentants les institutions régionales, les comités nationaux des semences, les organisations de producteurs, le secteur privé et les institutions financières et divers autres acteurs, à prendre part à cette rencontre organisée conjointement par le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) et AATF.
Dans son allocution de bienvenue, le Dr Abdulai Jalloh, Directeur de la Recherche et de l’Innovation, représentant le Directeur Exécutif du CORAF, a rappelé les progrès accomplis par l’Afrique de l’Ouest en matière d’appui au secteur des semences. ‘’De 12 % en 2012, le taux d’utilisation des semences certifiées est passé à 25% en 2017, tandis que celui d’adoption du règlement semencier régional harmonisé, est passé de 40 % à 84 %’’ sur la même période, grâce aux efforts conjugués du CORAF, des institutions régionales, des Etats membres et de leurs partenaires techniques et financiers.
Cependant, malgré ces progrès notables, de nombreux défis que la région tente de lever continuent à se poser avec acuité.
Prenant la parole à son tour, Dr Jonas Nwankwo CHIANU, représentant de la BAD a réitéré l’engagement de la première institution africaine de financement à travers sa stratégie ‘’Nourrir l’Afrique’’ une des cinq priorités majeures ‘’High 5’’ et son programme TAAT à être aux côtés des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel pour accroître la productivité agricole via le soutien au secteur des semences.
‘’La transformation agricole est impérative en Afrique pour mettre fin à l’extrême pauvreté, éliminer la faim et la malnutrition, faire en sorte que l’Afrique devienne le premier exportateur de produits agroalimentaires clés’’ plaide M Nwankwo CHIANU.
Partenaire du CORAF dans l’organisation de cette réunion, l’AATF à travers le mot de son Directeur Exécutif le Dr. Denis T. Kyetere, représenté par Dr Francis Nang’ayo, s’est réjoui de l’opportunité offerte par cet atelier pour partager les leçons et expériences acquise en matière de mise en œuvre des réglementations sur les semences dans les communautés économiques régionales en Afrique.
‘’L’harmonisation des réglementations semencières a commencé il y a une vingtaine d’années dans certaines communautés économiques régionales en Afrique’’ fait remarquer le Dr Nang’ayo.
Toutefois, dit-il, il reste encore quelques défis à relever pour la mise en œuvre complète des protocoles et procédures harmonisés au niveau régional.
L’atelier régional de Dakar présente une plate-forme importante pour le partage des leçons et des expériences sur la mise en œuvre de l’harmonisation entre la SADC, (Communauté de Développement de l’Afrique Australe) la CAE (Communauté d’Afrique de l’Est) la CEDEAO et le COMESA (Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe).
Prévu pour deux jours durant, l’atelier consultatif régional devrait déboucher sur un plan d’actions et une feuille de route aux niveaux régional et national pour relever les défis propres à chaque pays en matière d’implémentation de la réglementation régionale harmonisée dans le domaine des semences.