Un outil haut de gamme de prévision de la demande de semences, vivement réclamé en Afrique de l’Ouest

Les acteurs semenciers ouest-africains ont appelé à l’expansion de l’outil de prévision de la demande de semences. Un dispositif qui permettra aux entreprises semencières de mieux organiser leurs activités de production et de livraison des semences de qualité aux producteurs.

Non seulement l’insuffisance des connaissances entraîne un report important du stock de semences, mais les entreprises ne peuvent pas effectuer une planification adéquate en raison de l’absence de données avérées sur la demande réelle.

Pour éviter les déficits, stabiliser les prix et les profits des entreprises semencières ouest-africaines, il faut avant tout disposer d’un outil approprié et efficace de prévision de la demande de semences, estiment les experts réunis récemment en terre sénégalaise.

Les acteurs du commerce des semences en Afrique de l’Ouest ont exploré au cours de la dernière décennie les outils numériques, les politiques améliorées et la collaboration renforcée comme moyens d’accélérer l’accès des agriculteurs à des semences de qualité.

Le dernier rassemblement  sur cette problématique s’est tenu dans la capitale sénégalaise, Dakar, le 09 avril 2019. La réunion a été organisée par le Partenariat pour la Recherche, l’Education et le Développement Agricoles (PAIRED), un nouveau programme quinquennal financé par l’USAID. L’objectif principal du PAIRED est d’aider les populations ouest-africaines à avoir accès à des technologies améliorées, y compris des semences de qualité.

En plus de l’outil de prévision de la demande des semences, les acteurs ont également suggéré la refonte de la plate-forme d’information électronique sur les semences (www.wasix.net). Un système de marché informatisé en ligne destiné à faciliter le dialogue et l’échange d’informations entre les acteurs du commerce des semences.

Avec le mandat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) dirige tout ce dispositif  novateur en matière de livraison de semences. L’objectif à long terme est de transformer durablement l’industrie semencière en Afrique de l’Ouest.

La Réunion de Dakar a également fait les recommandations suivantes :

  •  Appelle les Etats Ă  investir de manière adĂ©quate dans la mise en Ĺ“uvre de politiques d’intĂ©rĂŞt rĂ©gional ;
  •  Tirer parti de l’expĂ©rience du PAIRED pour finaliser la stratĂ©gie rĂ©gionale des intrants agricoles ;
  •  Appelle le CORAF et le PAIRED Ă  travailler en Ă©troite collaboration avec d’autres institutions travaillant sur d’autres intrants agricoles comme les pesticides, l’irrigation, l’eau, la mĂ©canisation ;
  •  Appelle le CORAF Ă  continuer d’appuyer les Centres nationaux de spĂ©cialisation (CNS) pour leur transition en Centres rĂ©gionaux d’excellence (CRE) ;
  •  Encourage le secteur privĂ© Ă  fournir des ressources supplĂ©mentaires ;
  •  Élaborer une stratĂ©gie de communication et de gestion des connaissances
  •  Renforcer les capacitĂ©s des agriculteurs, vulgarisateurs, nĂ©gociants agricoles, transformateurs et autres acteurs clĂ©s ;
  •  Mettre en place un solide système de suivi et d’évaluation au niveau des pays ;
  •  Promouvoir l’accrĂ©ditation du secteur privĂ© ;
  •  Explorer la possibilitĂ© de fournir aux entitĂ©s privĂ©es des ressources pour la production de semences et promouvoir la collaboration entre les institutions de recherche et les associations du secteur privĂ© ;
  •  Encourager le contrĂ´le interne de la qualitĂ© des intrants ;
  •  Promouvoir la planification Ă©lectronique de la production de semences et les questions de droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle ;
  •  Promouvoir la production et la commercialisation de maĂŻs et de niĂ©bĂ© certifiĂ©s ;
  •  Mise Ă  jour du catalogue rĂ©gional et des listes nationales d’organismes nuisibles de quarantaine ;
  •  DĂ©velopper des ensembles d’intrants agricoles basĂ©s sur les zones agro-Ă©cologiques ;
  •  Établir une cartographie locale des variĂ©tĂ©s et des engrais ;
  •  Promouvoir la production et la vente de semences adaptĂ©es Ă  l’Afrique et l’organisation d’évĂ©nements semenciers (forums, confĂ©rences et tables rondes).