Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles a 30 ans cette année.
Des représentants de groupes d’agriculteurs, du secteur privé, des politiques et des décideurs du secteur agricole ainsi que des chercheurs des systèmes nationaux de recherche agricole d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont attendus dans la capitale sénégalaise, à Dakar, en fin novembre pour une série d’activités commémoratives.
L’opportunité offrira, aux acteurs du CORAF, un moment de réflexion sur plus de 30 ans de soutien à près de 400 millions de personnes dans 23 pays de l’’Afrique de l’Ouest et du Centre afin de garantir la sécurité alimentaire. L’occasion permettra également au CORAF et à ses partenaires d’explorer de nouvelles façons de faire face aux problèmes alimentaires urgents auxquels sont confrontés ces deux régions et l’Afrique en général.
Les agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, comme la plupart des autres sur le continent, subissent d’importantes pertes post récolte. Beaucoup n’ont pas accès aux semences à haut rendement et aux engrais. De nombreuses améliorations sont indispensables dans les techniques d’irrigation ainsi que dans la mécanisation du secteur agricole.
Des études montrent que les importations alimentaires devraient atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2030. Parallèlement, l’emploi des jeunes reste un défi majeur en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Les gouvernements, les partenaires régionaux et internationaux ont fixé des objectifs ambitieux visant à assurer la sécurité alimentaire au cours de la prochaine décennie.
Grâce au CORAF, ces partenaires s’attendent à des résultats de recherche de haute qualité et à des technologies innovantes pour répondre à certains de ces défis.
Une histoire de résultats
Le développement de nouvelles technologies et innovations en vue de permettre aux agriculteurs d’atteindre la sécurité alimentaire est primordial au CORAF depuis sa création en 1987
Non seulement le CORAF diffuse des technologies et des données agricoles pertinentes, mais il coordonne, également, les systèmes nationaux de recherche agricole et fournit des options politiques, aux États membres, pour assurer la sécurité alimentaire et progresser dans le secteur de l’agriculture.
Au cours des dix dernières années, le CORAF a intensifié son appui au renforcement des systèmes agricoles dans les deux régions.
Grâce à la mise en œuvre du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), financé par la Banque Mondiale, par exemple, c’est au total 1017 jeunes scientifiques qui ont été formés et équipés. Les centres nationaux de spécialisation des pays impliqués dans ce programme ont bénéficié de la rénovation de leur infrastructure et de nouveaux laboratoires de recherche.
161 technologies ont été publiées et adoptées par 3,5 millions de producteurs et transformateurs sur environ 4 millions d’hectares. Le programme a touché plus de 7 millions de personnes directement dont 48% de femmes. Et indirectement, le programme a atteint 30 millions de personnes.
En augmentant le rendement des principales cultures entre 30% et 150%, le programme a eu un impact considérable sur la sécurité alimentaire et l’apport calorique. La consommation de calories est passée de 2 777 kcals à 2 964 kcals et la «période de faim» a diminué de 28 à 55% selon la marchandise. Le PPAAO a également augmenté de 34% la situation économique des agriculteurs.
Moderniser Pour l’avenir
En 2015, les dirigeants mondiaux se sont réunis à New York et ont décidé de mettre un terme à la faim, d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de promouvoir une agriculture durable.
Au niveau régional, les dirigeants ont approuvé à l’unanimité le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) en tant que principal instrument politique pour la transformation agricole, la création de richesse, la sécurité alimentaire et la nutrition, la croissance économique et la prospérité pour tous.
Avec cette urgence réitérée pour lutter contre la faim, le CORAF est en train d’affiner sa stratégie. L’objectif souhaité est non seulement de positionner le CORAF pour relever efficacement les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais aussi de mettre en œuvre le mandat confié par le PDDAA et les organismes régionaux.
Le CORAF est l’un des organes d’exécution du pilier 4 du PDDAA. Dans le plan révisé, le pilier 4 vise une croissance de 12% de l’agriculture dans les pays membres au cours des dix prochaines années.
Le CORAF est l’instrument technique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
La stratégie révisée et le plan opérationnel devraient être adoptés par l’Assemblée générale du CORAF lorsqu’elle se réunira à Dakar, au Sénégal, le 28 novembre prochain. L’Assemblée générale est l’organe suprême du CORAF.