Burkina Faso : Nafaso, la clé de l’espoir

Abdoulaye Sawadogo est en passe deconquérir l’Afrique de l’Ouest avec ses semences. Après 13 ans de carrière comme ouvrier, il a été déflaté dans les années 80, juste avec 300 000 FCFA comme indemnité.

Ne sachant quoi faire avec cette somme, il a décidé de se lancer dans l’agriculture enfaisant un ha de bananeraie. Sa première récolte,il gagne 1 200 000 FCFA, soit 4 fois lemontant de son indemnité de départ aprèsde 13 ans de carrière. Une saison plus tard, il fait du maïs et la récolte lui rapporte 750 000FCFA. Ces résultats encourageants finissent de le convaincre qu’il détient un filon, l’agriculture au bout duquel, la richesse est au rendez-vous. En 2002, le nouveau producteur emblave 65 ha, puis cède sa récolte de 279tonnes à 65 millions de FCFA, à une société semi-étatique qui tarde jusqu’à ce jour, de lui payer son argent.

Un an plus tard, ses espoirs sont noyés encorepar une pluie diluvienne de 265 mm, reçueen 24 heures et qui finit par inonder sonpérimètre agricole.

Noyé jusqu’au cou, il continue cependant àgarder espoir et obtient un prêt bancaire de 8millions de FCFA pour redémarrer ses activitésla saison suivante.

Fort de son expérience, il crée son entrepriseen 2008 et opte pour la production de semencesen contre saison. Un choix gagnant.Aujourd’hui Nafaso est une entreprise quicompte en Afrique de l’Ouest dans la productionet la commercialisation des semencesaméliorées.

Basée à Bobo Dioulasso, Nafaso s’activedans les semences de riz, de maïs, desorgho et de niébé. Le succès aidant, l’entreprisecontinue de grandir comme entémoigne son nouveau hangar et ses nouvellesmachines. Elle compte 40 employéspermanents, 10 cadres, près de 1500 saisonniers,et plus de 1200 temporaires. Et Nafaso voit grand.

« Notre objectif c’est derapprocher les semences de leurs utilisateurs c’est-à-dire les petits producteurs » dit Abdoulaye Sawadogo.

Avec plus de 50 boutiques et près de 450 revendeurs, Nafaso qui fait de 5500 tonnesde semence par saison, réalise un chiffre d’affaires annuel de 2.5 milliards de FCFA. Grâce au CORAF, l’entreprise qui opéraitprincipalement au Burkina Faso vend actuellement ses semences dans toute l’Afrique de l’Ouest, du Burkina au Sénégal,au Nigéria ou en Guinée, grâce à l’appui du CORAF, du PPAAO et PSAO.

« Le Coraf a accompagné Nafaso pour obtenir dessemences de prébase, auprès d’AfricaRice. Aujourd’hui nous produisions dessemences certifiées » se rappelle Abdoulaye Sawadogo.

Nafaso occupe une très bonne place dansla sous-région puisque nous commercialisons partout et ça c’est grâce au CORAF, au PPAAO et PSAO qui ont fait de telle sorte que nous puissions accéder au marché régional’’ se réjouit son promoteur qui rappelle l’initiative Ebola au cours de laquelle Nafasoa vendu pour près de 3 milliards de FCFAde semences aux pays frappés par l’épidémieavec l’appui de la CEDEAO.