Les femmes de la province du Bam, située à environ 120 km au nord de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, avaient beaucoup de mal à réussir la culture du niébé.
Elles n’étaient pas sensibilisées au manque de qualité des semences, à l’accès limité aux terres arables, au faible accès au financement et à l’absence d’une chaîne commerciale efficace et fonctionnelle.
Avec l’introduction d’une plateforme d’innovation sur le niébé, les choses ont changé pour le mieux pour la plupart de ces femmes. Grâce aux connaissances et aux informations obtenues des autres acteurs sur la plateforme, les femmes de BAM se sont organisées en une coopérative locale connue sous le nom d’Union provinciale féminine namagbzanga (UPFN), et ont maintenant des semences de qualité et des informations sur la manière d’avoir accès aux institutions financières et au crédit.
Au Burkina Faso, la mise en place de la plateforme d’innovation en juillet 2013, avec l’appui du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), a renouvelé l’espoir de bon nombre de ces femmes qui étaient sur le point d’abandonner ces activités pour en entreprendre d’autres.
Avec les variétés améliorées de niébé, les agriculteurs peuvent maintenant produire 800 kg par hectare alors qu’ils en produisaient 550 kg par hectare pour les anciennes variétés.
Pour augmenter la productivité agricole, les centres de recherche ont introduit cinq nouvelles variétés de niébé à haut rendement dans la plateforme d’innovation. Les femmes producteurs ont adopté et diffusé ces variétés à travers des visites guidées.
« Ces variétés sont populaires du fait de leurs rendements élevés, de leur cycle court et leurs graines blanches » déclare Bakary Sereme, le Directeur provincial de l’agriculture.
Encouragés par le succès de ces femmes, les leaders traditionnels sont en train de mener un plaidoyer pour que l’accès des femmes aux terres arables soit facilité. Si les terres sont disponibles, les institutions financières seront encouragées à accorder des prêts aux femmes. « Notre participation aux visites guidées de parcelles de production de niébé a contribué à nous convaincre de la qualité du travail et des rendements potentiels. Par conséquent, nous avons décidé d’augmenter nos prêts aux femmes pour la production de niébé », déclare Aminata Cissé, dirigeante d’une institution de microfinance membre de la plateforme tout comme les chercheurs et les leaders traditionnels.
Grâce à l’implication des institutions de microfinance, l’accès à des semences de qualité et aux terres, les rendements et les revenus ont augmenté. De manière générale, environ 465 tonnes de niébé ont été vendues en 2014 pour environ 120 millions de francs CFA (240 000 dollars) contre des ventes annuelles moyennes de 280 tonnes pour un total de 72 millions de francs CFA (144 000 dollars) avant la mise en place de la plateforme d’innovation.
« En 2014, j’ai eu un bénéfice net de 665 000 francs CFA (1350 dollars) en vendant 5400 kg de niébé à la SONAGESS » a déclaré Gansore Binta, une femme âgée de 52 ans et productrice de niébé à Bam. La SONAGESS est la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire.
L’assurance fournie par la SONAGESS aux producteurs a aussi contribué, de manière significative, à la stabilisation des marchés et a apporté de l’assurance aux personnes impliquées dans la chaîne de valeurs.
La production de niébé du Burkina Faso a augmenté durant les 10 dernières années. En dépit de certains progrès réalisés, les variabilités climatiques et le faible accès aux marchés demeurent un défi.