Un ensemble d’actions interdépendantes est nécessaire pour déclencher la transformation des communautés rurales et mettre fin aux inégalités liées aux sexes et aux jeunes dans le monde entier, et en particulier en Afrique subsaharienne, tel en a conclu un panel.
Dans le cadre du lancement d’un nouveau rapport de référence intitulé “Actions to Transform Food Systems Under Climate Change” (disponible en anglais), le programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) a réuni près de 100 partenaires, dont le CORAF, pour identifier les voies de transformation des systèmes alimentaires dans le monde.
Le panel composé d’experts de divers domaines s’est réuni virtuellement le jeudi 25 juin 2020.
“Si le secteur agricole est opérationnel vous aborderez la question de la migration, vous empêcherez les jeunes de mourir dans le désert du Sahara et en Méditerranée, et vous résoudrez en partie le problème du chômage rural”, a déclaré le Dr Abdulai Jalloh, Directeur de la Recherche et de l’Innovation du CORAF.
Le CORAF coordonne la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il travaille directement avec 23 systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA), ce qui en fait la plus grande organisation sous régionale de recherche en Afrique. Le CORAF a été créé en 1987 avec la responsabilité globale de faciliter les résultats de recherche révolutionnaires et de pointe nécessaires pour libérer le potentiel agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Si des progrès ont été réalisés, des défis importants restent à relever, notamment des écarts de rendement importants, une faible utilisation de l’irrigation, la mécanisation, une participation insuffisante du secteur privé, la dégradation des terres, les effets croissants du changement climatique, etc.
En Afrique subsaharienne, par exemple, les écarts de rendement sont relativement plus importants que dans d’autres régions du monde. Dans la région, les écarts de rendement des céréales sont relativement plus importants par rapport à d’autres régions du monde. Le rendement moyen des céréales en Afrique subsaharienne est de 1,2 tonne par hectare, contre 3 tonnes par hectare dans d’autres régions en développement du monde, comme l’Asie. Ce chiffre est alarmant si l’on considère que le rendement potentiel des céréales varie de 5 à 10 tonnes par hectare.
“La recherche peut aider à combler les écarts de rendement, à résoudre les problèmes liés aux pertes post-récolte et à assurer la production de produits alimentaires plus nutritifs et plus sûrs”, a indiqué le Directeur de la Recherche du CORAF lors de l’événement virtuel.
Au cours de la dernière décennie, certaines des technologies mises au point par les SNRA partenaires du CORAF ont permis de combler les écarts de rendement, d’élever la dignité des femmes et de lutter contre les pertes post-récolte. Vous en trouverez quelques-unes ci-dessous :
- Une technologie du PPAAO sensible au genre, élève la dignité des femmes au Nigéria
- The Smoking Kiln Technology for Fish Processing
- En Afrique de l’Ouest, la recherche sur les céréales sèches accroît
- Davantage d’agripreneurs millionnaires émergent en Afrique de l’Ouest
Le Dr Paul Winters, Vice-Président associé du département des Stratégies et des connaissances du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), était également présent. Aminetou Bilal, Envoyé de l’Union Africaine pour la Jeunesse et Seyni Nafo, l’ancien Président du Groupe africain de négociateurs sur le changement climatique à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, étaient également présents.
La session intitulée “Soutenir la prospérité à travers la mobilité et la redynamisation rurales” a été modérée par le Dr Robert B. Zougmoré, le Chef de programme Afrique du CCAFS. Il est également membre du Comité Scientifique et Technique du CORAF.
Quels sont les messages clés de la session ?
- L’agriculture est le point de départ de toute transformation des zones rurales ;
- Les femmes et les jeunes sont au cœur de la transformation du secteur rural ;
- Une approche basée sur la chaîne de valeur, y compris la stimulation du secteur manufacturier est essentielle pour libérer les économies rurales ;
- Pour rendre l’agriculture attrayante pour les jeunes et les femmes, il faut tirer parti des possibilités offertes par le numérique ;
- Le changement climatique et une approche systémique sont essentiels pour la relance après la COVID-19 ;
- La transformation rurale n’est pas possible sans un processus inclusif impliquant les femmes et les jeunes.
Lire le rapport complet en anglais :